L’institution financière publique française a fait appel à l’ESN Kardham Digital pour coupler les systèmes d’informations de ses bâtiments avec ceux d’infrastructures publiques pour améliorer la qualité de vie au travail.
Le smart building doit s’ouvrir à terme sur son quartier, puis sur la ville. Ce vœu de la Smart Buildings Alliance, qu’elle entend concrétiser par la création de référentiels, est devenu une réalité chez la Caisse des dépôts. Grâce à la solution de Kardham Digital, les bâtiments de l’institution financière publique française communiquent désormais avec les infrastructures publiques aux alentours pour étendre la qualité de services offerte aux salariés.
Le projet a débuté en réaction à la crise sanitaire. La Caisse des dépôts a souhaité en 2021, à la fin des confinements, mettre en place des postes de travail mutualisés. Elle en a profité pour optimiser, avec l’aide de l’ESN Kardham Digital, la gestion des espaces par des solutions de digital workplace améliorant la qualité de vie au travail. Ce premier pas franchi vers le smart building, la Caisse des dépôts a dû aller plus loin en raison de la crise énergétique qui a suivi en 2022. Une équipe dédiée a été créée avec l’objectif de réaliser un meilleur pilotage énergétique du bâtiment et éviter par exemple de chauffer des salles vides. Un BOS a été mis en place pour piloter ces deux usages majeurs. « Nous voulions aboutir à des locaux confortables, efficients, économes et peu émissifs », explique Pascal Jahan, directeur de l’immobilier et de l’environnement de travail de la Caisse des dépôts. Si cette volonté est similaire à de nombreux autres projets de smart building en France, la Caisse des dépôts se distingue en ouvrant ses systèmes d’informations sur la smart city.
Le premier usage déjà en application concerne la gestion des parkings. Les salariés disposent d’une application pour réserver leur place à leurs horaires de présence. Quand le parking de l’entreprise est complet, ils sont redirigés vers un parking public à proximité. Concrètement, Kardham Digital a interfacé le système d’informations du parking public Metpark à son système de pilotage du bâtiment pour le partage d’informations. La Caisse des dépôts loue des places de parking à la carte à Metpark et, quand son parking d’entreprise est complet, les salariés sont orientés vers ce parking public. « Nous avions auparavant un parking de mille places. Depuis l’installation de la solution dans les nouveaux locaux en centre-ville, près de la gare, nous avons réduit l’usage d’une automobile personnelle de 90% à moins de 10%. Pour ces 10% de véhicules restants, nous avons un parking de deux cents places, et grâce au smart building, les occupations sont optimisées selon les venues des collaborateurs. Nous sommes par ailleurs en train de faire évoluer notre flotte vers de l’électrique », indique Pascal Jahan. La prochaine étape sera ainsi la mutualisation des bornes de recharge des véhicules électriques.
Le deuxième usage concerne le restaurant d’entreprise. De la même manière que pour les véhicules, les employés sont alertés via leur application quand il y a trop d’affluence dans leur cafétéria. Des capteurs de comptage connectés via les réseaux LoRaWAN, Sigfox ou EnOcean remontent l’information sur la plateforme de Kardham Digital.
Après un POC sur le site d’Angers de la Caisse des dépôts, la solution a été installée fin 2022 sur le site de Bordeaux et est utilisée par les 1 400 salariés. « Au départ, les salariés étaient dubitatifs mais ils ont rapidement compris la démarche. Le bénéfice est de fluidifier leurs démarches pour simplifier leur quotidien », indique Pascal Jahan. « L’accompagnement des collaborateurs est primordial dans un tel projet », renchérit Pascal Zératès, CEO de Kardham Digital, qui exploite la solution pour le compte de la Caisse des dépôts.
La connexion entre les infrastructures publiques et privées a pris trois semaines. « Il n’y a pas de secret, pour réussir ce lien entre smart building et smart city, il faut des solutions ouvertes et une plateforme qui centralise la donnée, aussi bien pour les exploitants que pour les occupants », confie Pascal Zératès. Kardham Digital met également en avant son statut d’ESN, lui permettant de contrôler toute la chaîne de valeur dans de tels projets. De son côté, Pascal Jahan recommande d’avancer petit à petit. « Il faut aboutir à une somme de petits projets qui vont, in fine, converger, plutôt que de vouloir se lancer dans une ouverture globale du bâtiment sur la ville, dont l’ampleur va faire échouer le projet. »
Le nouveau site d’Angers, encore en construction, sera le prochain bâtiment équipé, suivront les locaux de Paris. Avec ces projets d’extension, l’ouverture du smart building sur la smart city va se poursuivre. « Les prochains services dépendront des besoins des collaborateurs. Il n’y a aucune contrainte technologique, ce sont les utilisateurs qui se créent des freins en se focalisant sur les différentes technologies », assure Pascal Zératès, espérant que le développement de la mobilité douce et des bâtiments à énergie positive démocratisent ce lien entre le smart building et la smart city. Kardham Digital prouve ainsi avec la Caisse des dépôts que le concept fonctionne bel et bien du papier à la réalité.
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